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PICOUNOC LE MAUDIT.

mais il ne m’attendait pas sitôt, le misérable !… Quand il vit sa femme et le médecin se tenir ainsi inclinés, tête contre tête, sur le berceau, il se précipita dans la maison.

— Ah ! ah ! les amoureux ! hurla-t-il… Je vous prends enfin !…

— Noémie n’a que le temps de relever la tête, et elle pousse un cri à la vue de la colère de son mari.

— Mon Dieu ! Djos, tu es fou ! Écoute ! écoute !

Djos la repousse violemment.

— Misérable ! tu me trompes !

Le docteur, stupéfait, le regarde et semble demander une explication.

— Vous, coureur de femmes, lui crie Djos, sauvez-vous ou je vous assomme. Ah ! je sais depuis longtemps vos intentions ! je connais vos desseins… Mais j’en étranglerai quelqu’un de ces maudits-là qui nous volent nos femmes parce qu’ils sont des Messieurs… Sortez, entendez-vous ? où je vous déchire en mille morceaux comme une guenille !

— Le docteur eut peur, et il eut raison, car