Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/13

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« Ministre bien-aimé, dit le Très-Haut, espère :
Ton zèle infatigable a su toucher mon cœur.
Je changerai bientôt tes peines en bonheur.
Tu n’auras pas en vain travaillé pour ma gloire,
Et Lucifer sur nous n’aura pas la victoire.
Cette rive sauvage où tu t’es exilé,
Ce pays inconnu, de barbares peuplé,
Que l’orgueilleux Satan tient dans son esclavage,
Échangera son joug contre un divin servage.
Et c’est de ce pays, aujourd’hui tant obscur,
Qu’un jour je recevrai l’hommage le plus pur.

« Va, messager fidèle, au royaume de France,
Va déjouer l’enfer. Fais briller l’espérance
D’une éclatante gloire et d’un bienfait divin,
Aux yeux du grand monarque et du pieux marin. »

Et, cessant de parler, le Dieu de la sagesse
Mit sur le front de l’ange un baiser de tendresse.
Alors la douce lyre et le clairon d’airain,
Et la harpe et le luth résonnèrent soudain.

« De l’aurore au couchant, disaient les chants des anges,
Le saint nom du Seigneur est digne de louanges !