Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XIX

LE RETOUR


 
Pendant toute la nuit les guerriers, inquiets,
Auprès de leurs grands feux, sous les sombres forêts,
Déplorèrent des chefs l’absence prolongée.
Leur âme dans l’angoisse était encor plongée
Quand le soleil monta radieux au levant,
Et que d’étranges bruits passèrent dans le vent.

Ils courent au rivage en hurlant de colère.
Deux navires berçaient leur mâture légère
Sous le fouet de la brise, au long roulis des flots.
Aux agrès s’empressaient de nombreux matelots.
D’autres chantaient ensemble en roulant les amarres.
Une morne stupeur s’empare des barbares.
Ils demeurent muets. Mais, après un moment,
Mille horribles clameurs montent au firmament.