Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/138

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« Tu berças, vaste mer, notre enfance hardie.
Tes chants nous seront doux sur les bords étrangers.
Notre âme de marin ne s’est pas engourdie,
Et Dieu qui le sait bien la garde des dangers.
Que notre barque, ô mer ! comme un champ te laboure !
Ne ressembles-tu pas au sol rude et fécond ?
N’as-tu pas dans ton sein des fruits que l’on savoure ?
Et n’es-tu pas souvent notre tombeau profond ?

« Maître, mousse, ou gabier, que chacun soit au poste.
Le devoir et l’audace achètent le succès.
Par delà l’océan, va, beau navire. Accoste
La terre où germeront, demain, des cœurs français.
Ne gémis pas sur nous, vieille France chrétienne,
Si d’une allègre voix nous te disons adieu.
Nous voulons te grandir. Allons, quoiqu’il advienne !
Mais qu’avons-nous à craindre avec le Don de Dieu.



La Traversée

Vogue, joli vaisseau ! Que le flot sombre écume,
Que le rocher battu sonne comme une enclume,