Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/31

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François dit en son cœur :
« Quoi ! je verrai des Princes
Entre eux se partager empires et provinces,
Sans s’occuper de moi, sans me garder ma part ?
Pensent-ils que, craintif, je me tiens à l’écart ?
Mon drapeau flottera sur de lointaines ondes
Et la foi par mes soins éclairera les mondes. »

Un jour qu’il était seul au fond de son palais,
Loin du bruit de la rue et de l’œil des valets,
Il tomba tout à coup dans un sommeil étrange.
Il eut alors un songe. Il vit venir un ange.
Comme un globe de feu qui glisse dans les airs,
Cet ange voyageur rayonnait sur les mers,
Et les ondes sous lui courbaient leur cime fière.
Il restait sur ses pas un sillon de lumière,
Comme un lien de paix, un symbole d’amour
Qui devaient à la France attacher, de ce jour,
Ces peuples que servait un messager céleste.
L’Ange approchait rapide, et, d’un sublime geste,
Montrait au fond des mers un rivage lointain.

― « Vois-tu, s’écriait-il, ô vaillant souverain !
Vois-tu cet autre monde enseveli dans l’ombre ?