Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/48

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Donne des rayons d’or aux vagues balancées
De même, le front pur des jeunes fiancées,
Sous le premier baiser de l’amoureux époux,
S’illumine soudain du reflet le plus doux.

Des oiseaux fatigués de leurs courses lointaines,
Viennent se reposer dans les hautes antennes,
Pendant que les dauphins, hardis ou familiers,
En rangs harmonieux escortent les voiliers,
Et font luire au soleil, sur les ondes limpides,
Les écailles d’argent de leurs robes humides.

Quelques-uns des marins se livrent au repos.
D’autres se sont groupés, et par de gais propos
S’efforcent d’éloigner l’ennui qui les obsède.
Mais tous ils savent bien qu’une mère intercède
À chaque instant, pour eux, auprès du Paradis.
Et soudain prend son vol un refrain du pays.

Puis, en esprit, d’avance, ils s’efforcent de peindre
Les rivages nouveaux qu’ils espèrent atteindre.
L’intrépide Cartier, debout sur le gaillard,
Fixe sur l’occident son anxieux regard,
Appelant l’heure heureuse où la terre promise
Tout à coup surgira dans l’immensité grise.