Ce mot, comme un marteau qui tombe sur l’enclume,
Tombe sur le vieillard dont l’œil sombre s’allume.
Le curé dit encor, parlant d’un ton serein :
— Et l’auteur de vos maux est le jeune marin ?
— Si ce n’est lui, monsieur, qui donc ce pourrait être ?
— Lozet, soyez prudent et de vous-même maître.
Bien souvent on a vu l’innocent accusé ;
On a vu bien souvent, insolent et rusé,
Le coupable jouir d’une action inique.
— Je n’ai pas d’ennemis.
— Et votre fils unique,
Cet enfant radieux, ce vase de douceur
Que jadis enlevait un cruel ravisseur,
L’avez-vous oublié ?
— C’est une ancienne chose.
— La vengeance, Lozet, jamais ne se repose ;
Vous l’avez dit vous-même. Or, le navigateur
Ne peut de tous vos maux être le seul auteur…
Et Ruzard est l’époux qu’on destine à Louise ?
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