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Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/135

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PAPINEAU

Portant comme une croix un joug haï, sévère,
Un peuple, en ces temps-là, montait sur le calvaire,
Un peuple jeune et bon. Il aimait, ce blessé,
La France qui l’avait lâchement délaissé.
Et le vainqueur, jaloux, lui prêtant mille crimes,
Rivait d’infâmes fers à ses mains magnanimes.

Et ce peuple martyr, sous l’inique pouvoir
Souffrait toujours, toujours ! Il n’espérait plus voir
Le Dieu des nations doucement lui sourire.
N’allait-on pas aussi le chasser, le proscrire
Comme l’on fit un jour du pauvre Acadien ?
Il avait un bourreau, pas d’ange gardien.