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viii
L’ESPION
C’était l’automne. Au bois plus de joyeux ramages ;
Plus de fleurs dans les champs moissonnés. Les nuages
Passaient noirs et serrés, comme ces lourds bisons
Qui courent en troupeaux aux lointains horizons.
Sous la pluie, en suivant le vieux chemin de glaise,
Vers le bourg Saint-Denis marche une armée anglaise.
Un espion la guide ; un homme aux cheveux plats,
À l’œil étrange, plein de sinistres éclats.
Dans le camp des anglais il s’introduit la veille.
On le soupçonne un peu d’abord ; on le surveille ;
Mais il ne semble point en avoir de soucis.
Gore, le commandant, croit à ses longs récits,
À ses contes ornés de formes solennelles.