Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/247

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
tonkourou




L’angélus du midi sonnaît. Au même instant
On vit reluire au loin les fiers cimiers des casques,
Et le sol dur gronda comme dans les bourrasques.
Colborne s’avançait avec son régiment.
Nous poussâmes au ciel un long rugissement ;
La fureur nous gagnait et chassait nos alarmes.
Mais plusieurs d’entre nous n’avaient aucunes armes ;
Ils dirent à Chénier :
— Donnez-nous des fusils,
Pour que nous combattions comme vous ces gentils.

Et Chénier :
— Attendez, nous n’en avons pas d’autres ;
Mais nous allons mourir et vous prendrez les nôtres.



Les Anglais occupaient un immense terrain ;
Ils nous tenaient serrés dans un cercle d’airain.
Notre devise était : Obéir et se taire.
Colborne nous dépêche un vieux parlementaire