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L’ENFANT PERDU

Auger laisse sa barque. Il longe la batture,
Foulant le sable d’or jusqu’au sol en culture,
Écoutant les oiseaux chanter dans les rameaux.
Il aperçoit Léon assis sous les ormeaux.

— Quoi, fit-il, vous brûliez de revoir ma Louise,
Et vous rêvez ici ? Faut-il qu’on vous le dise ?
Pour un jeune amoureux c’est bien peu s’émouvoir.
Mais qu’avez-vous ?
— Léon semble ne pas le voir.

— Parlez, demande-t-il, pourquoi cette souffrance ?

— Louise est à Ruzard ; je n’ai plus d’espérance…