Alors, pressant son fils dans ses bras palpitants,
La mère s’écria :
— Mon Dieu, depuis longtemps
On m’avait enlevé l’enfant de ma tendresse,
Reçois l’hommage ardent que mon amour t’adresse,
Voilà qu’il m’est rendu !
— Soyons toujours soumis —
Se conseillaient entre eux Auger et ses amis —
Le ciel a des secrets : sa grandeur nous écrase !
Louise était ravie et comme dans l’extase.
Lozet dans son transport disait :
— C’est à genoux
Qu’il faut bénir le ciel du soin qu’il prend de nous !…
Pour mériter ce soin qu’ai-je fait dans ma vie ?…
J’ai trouvé mon enfant ! Ah ! votre âme m’envie
L’ivresse que j’éprouve et ma félicité !
J’ai murmuré souvent dans ma perversité…
Oh ! que j’étais aveugle ! Et c’était ce barbare…
Enlever un enfant !… Mais le bonheur m’égare.
Tonkourou, dors en paix, tu m’as rendu mon fils…
Léon, pardonne-moi. Tiens ! j’ai honte : Je fis
Pour t’éloigner de nous tant de cruelles choses !
Mais pouvais-je savoir ?… Ma Louise, tu n’oses
Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/286
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