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Page:LeMay - Tonkourou (nouvelle édition de Les Vengeances), 1888.djvu/85

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tonkourou

Et sur son cœur de père, heureux et sans contrainte,
Il presse sa Louise en une douce étreinte.
Il murmure aussitôt, contemplant son front pur.

— Ô mon enfant, je t’aime ! et pourtant je suis sûr
Que tu ne peux m’aimer comme je le demande.
N’importe ; ne crois pas que je te réprimande.
Ah ! mes jours vont avoir une paisible fin !…
Sa mère était ainsi : toute la même enfin :
Même triste sourire et même chevelure.
En voyant cette enfant, sa grâce, son allure,
Bien souvent je pensais à mon ange perdu…
Mais pouvais-je espérer qu’il me serait rendu ?

De ses beaux bras Louise enchaîne son vieux père.
Elle sent qu’en sa vie un changement s’opère.
Dans son regard s’allume un éclat inouï ;
Son front, comme un matin, se lève épanoui ;
En silence elle boit l’enivrement paisible,
La coupe inespérée.

Et Jean, c’était visible,
Avait peur de voir fuir l’ange de son foyer.

— Sous le fardeau des ans je commence à ployer,