tait que trois familles et quinze communiants. En 1678, Pierre de Bécart, Sieur de Granville, en était le seigneur.
L’Île-aux-Grues a six milles de long ; elle est remarquable pour sa salubrité et sa beauté, pendant l’été. Un grand chemin, aussi planche qu’un boulingrin, la traverse d’un bout à l’autre, et des bocages ombreux s’avançant jusqu’au rivage entrecoupent la lisière de terre qui n’est pas en culture. Un beau parc d’érables et de chênes, d’une trentaine d’arpents de long, occupe toute la pointe-ouest, faisant face au mouillage bien connu de tous les marins : la Pointe-aux-Pins.
Le département de la Marine et des Pêcheries, a fait ériger en cet endroit, en 1866, un phare sur un pilier, et des sémaphores sur la berge ; il a fait placer récemment des bouées au gaz, dans le chenal, près de la batture de DeBeaujeu.
En arrière du phare s’élèvent des terrasses successives, parsemées de pins nains d’une singulière beauté. On arrive par des avenues naturelles au plateau déjà mentionné, dénommé « Le Domaine du Seigneur, » séjour frais et charmant pour les pique-niques ou fêtes champêtres, et dont les Québécois raffolent.
Le vieux manoir, ses bocages, ses vergers, sa véranda, son mai et ses nombreuses dépendances sont visibles des vapeurs qui remontent et descendent le fleuve par le chenal du sud. Il y a, un peu en arrière du manoir, deux vieux moulins-à-vent qui, autrefois, servaient à moudre le blé des habitants de l’île ; au nord s’élève, en s’étendant jusqu’à l’ouest de l’île un ruban de gentilles maisonnettes, au milieu desquelles trône l’église paroissiale.
Rien ne peut surpasser en magnificence le panorama qu’offre cette île par une journée ensoleillée d’été, quand, avec la marée montante une flotte de navires marchands, émerge de la Traverse de St-Roch des Aulnets : d’abord, comme