En 1873, on y inaugura, la pisciculture, mais ce ne fut qu’en 1875, qu’on y introduisit une quantité de frai, valant la peine. En 1877, l’ouverture de la voie ferrée de l’Intercolonial stimula le commerce du saumon dans la baie ; une maison de commerce, en six jours, expédia par cette voie 80,000 livres de saumon, à New-York : bientôt, le nombre d’appareils pour congeler le poisson frais, atteignit le chiffre de treize, au lieu de deux, qui existait préalablement : ces appareils peuvent contenir 750,000 livres. De 1876 à 1882, le rendement a fort varié : les hautes eaux en juin, qui à la suite d’une nuit d’orage, enlevaient les rets y ont contribué leur part. Règle générale, la passée du gros poisson, ne dure pas au delà de trois semaines ; j’ai été témoins d’une passée entière qui ne dura que dix jours. Depuis 1883, la quantité prise dans les rets et dans la rivière, a augmenté considérablement : et continuera de ce faire, j’ose croire. Voici comment j’explique ce changement.
Il est admis que les hautes eaux du printemps et le déplacement tumultueux des banquises détruit une grande partie du frai que le saumon dépose en automne, dans le lit des fleuves, cela, justement à l’époque la plus critique de son existence ; je crois que la propagation artificielle, qui a été tentée, supplée à cette destruction, malgré ce qu’on a prétendu, au contraire. En 1885 et 1886, on a pris à la mouche au moins 2,000 saumons ; les dames ayant capturé en moyenne entre 30 à 50, chacune ; les messieurs, de 50 à 120 saumons, chacun ; poids moyen du saumon pour 1886 ; 23 livres…
Depuis 1869, les rets, ont augmenté, dans les comtés de Gloucester et de Bonaventure, de 35-40, à 150 ; il doit y avoir en ce moment 250 pêcheurs au rets, dans l’étendue entière de la Baie des Chaleurs, et ces privilèges des pê-