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Page:LeMoine - Chasse et pêche au Canada, 1887.djvu/33

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LA GRANDE CHASSE



Les fusils ont reçu des balles de calibre,
Les couteaux aiguisée pendent au ceinturon,
Fiers chasseurs, allez-donc ; courez, ô troupe alerte !
Tandis que des halliers vous battrez l’épaisseur,
Poète oisif, du seuil de la maison déserte,
J’adresserai pour vous des vœux au dieu chasseur.

— (La Vis RuraleAutran.)


Michel-Ange Blondus nous enseigne que la chasse est l’apanage des rois et des grands seigneurs. En Canada, nous n’avons pas de rois ; et les seigneurs, par le fait de l’honorable M. Drummond et du Parlement, ne sont pas des grands seigneurs. Ce sont tout au plus de modestes seigneurs, n’ayant ni droit de vie ou de mort sur leurs serfs, ni droit de corvée, ni droit de battre monnaie, pas même le droit pittoresque nommé spécialement Le Droit du Seigneur, ne leur reste (s’ils l’ont jamais eu), avant ou après le mariage des vils roturiers, que nous sommes convenus maintenant de nommer Le Peuple.

Le plus huppé parmi eux est encore loin des privilèges