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LES RUES DE QUÉBEC.

çois il donna, depuis, le nom de notre historien Ferland, et chacun d’applaudir.

Les rues du Prince-Édouard à Saint-Roch et Donnacona, près des Ursulines, nous redonnent deux personnages importants du passé : un prince moderne de l’Angleterre et Donnacona, un prince du Canada primitif.

La rue qui conduisait de la rue Saint-Jean au palais de l’Intendant, sur les rives du Saint-Charles, s’appela plus tard la rue des Pauvres, parce qu’elle traversait le terrain ou domaine dont le revenu était affecté aux pauvres de l’Hôtel-Dieu. Dans cette rue Deschenaux, le secrétaire de Bigot, faisait sa demeure (vis-à-vis l’hôtel Albion) ; la propriété appartient aux héritiers LaRue. Avoisinant la porte du Palais, à l’ouest, l’on voit la caserne des Artilleurs et l’arsenal brûlé d’abord, en 1816, puis restauré. Sur ce site, l’on éleva, en 1750, une caserne : puis vers 1804, la prison du District y fût installée jusqu’en 1814 : plusieurs grands criminels furent pendus à cet endroit. À l’encoignure de cette rue et de la rue Saint-Jean, l’on voit, au troisième étage du magasin de M. Côté, l’antique statue du général Wolfe, sculptée en 1771 par les frères Cholet, d’après la commande qui leur en avait été faite par un loyal boucher, M. George Hipps, propriétaire alors de la maison du coin, sur des dessins fournis par M. James Thompson, senior, sergent au 78e Régt., (Fraser’s Highlanders), qui avait servi sous Wolfe. Faites le tour des remparts et vous découvrez l’ancienne résidence du général de Montcalm, offerte en vente dans la Gazette de Québec, de 1784. Elle appartient, maintenant, à M. Venner. En arrière, vers l’ouest, l’on voit une solide sculpture, construite par les autorités militaires, à l’épreuve du feu — une poudrière. Dans la rue Saint-Jean existait le Bureau des Pauvres, qu’avait fondé Mgr de Saint-Vallier, pour empêcher les mendiants de Québec d’aller mendier dans les campagnes. Plus tard, ses vues de bienfaisance et de philanthropie le décidèrent à fonder l’Hôpital-Général, pour venir en aide à l’humanité souffrante. Cette circonstance fit fermer le Bureau des Pauvres, appelé aussi « Maison de la Providence. »