VIe ORDRE.
LES PALMIPÈDES.[1]
LE GOËLAND ARGENTÉ.[2]
(Herring Gull.)
Lecteur, avez-vous jamais à l’approche de la canicule fui l’atmosphère nauséabonde des cités ? Êtes-vous, à aucune période de votre existence allé demander la santé ou le plaisir aux ondes limpides de Cacouna,[3] de la Malbaie ou de Gaspé ? Avez-vous enfin, livre en main, assis à l’ombre des grands rochers ou sous la feuillée des bois, en présence de l’immensité pélagienne, savouré à loisir la rêveuse mélancolie de ces plages où l’on trouve solitude, liberté, espace ; où le murmure cadencé de la vague qui déferle en blanchissant, la fraîche haleine du vent du large,[4] le cri monotone des Mouettes, jusqu’aux bizarres ébats de ces grands poissons, les Marsouins, pirouettant dans le liquide élément, tout enfin conspire à assoupir les sens et à bannir bien loin les soucis, les agitations de la vie des cités. Si vous n’avez pas encore goûté ces joies élyséennes, gardez-vous de laisser écouler une autre saison, sans accomplir ce doux pèlerinage.
Nous vous supposerons donc sur la côte de Gaspé à l’endroit qui avoisine, qui domine le roc Percé, ou bien si vous l’aimez mieux, transportez-vous en esprit, une belle matinée de juillet à la Malbaie, sur ce promontoire rocailleux, nommé la Pointe à pique. À l’exemple d’un dévot israélite d’autrefois, nous supposerons que vous avez pris votre bain matinal