vol avec effraction et il ne restait plus de provisions ; il fallait découvrir le voleur. Tous trois se mettent en quête ; l’on cherche les pistes et l’on reconnaît que deux ours de forte taille avaient causé tout le dégât. Les voleurs avaient décampé, et ne purent être rejoints ; mais ils avaient laissé des preuves du délit. À peu de distance était le sac vide et déchiré ; un peu plus loin gisait la tasse broyée et portant l’empreinte de longues et fortes dents. Quant au paletot et aux bottes, les gaillards, étant probablement en voie de civilisation, avaient cru devoir les emporter, dans l’intérêt des mœurs. »[1]
Ne croirait-on pas lire un de ces beaux passages où l’héroïque et infortuné Dr. Kane décrit les embûches que les ours blancs lui tendaient en 1858, dans le cercle arctique où ils saccagèrent sa cache et son pemmican ?
« Ces sites tout-à-fait solitaires, propres à l’étude et à la méditation, où l’on n’entend d’autres sons que le chant des oiseaux et le bruit de la vague qui vient déferler sur le sable du rivage, » ces sites décrits par le missionnaire du christianisme en 1859, c’étaient les mêmes où vingt-cinq ans auparavant avait écrit et médité le missionnaire de la science, l’illustre Audubon, dans ses courses lointaines.
Parmi nos oiseaux aquatiques, le plus remarquable est sans contredit le cygne ; nous ferons, à l’ami de Virgile, les honneurs d’une description détaillée.
LE CYGNE AU BEC ROUGE.[2]
(American Swan.)
Il y a en Amérique deux espèces de Cygnes[3]. La plus belle espèce est le Cygne au bec rouge, ou