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promenades, excursions dans les environs de Québec ; il admirait fort les magnifiques points de vue de Woodfield et les frais bocages de Spencer Wood, depuis, la résidence de nos Gouverneurs, mais alors, dans tout son éclat et possédé par M. H. Atkinson, homme de goût, capable d’apprécier le génie du beau vieillard : la nature avait été aussi libérale à Audubon au physique qu’au moral ; il était rare de contempler une tête plus noble, un maintien à la fois plus doux et plus majestueux.

Malgré ses succès passés, Audubon avait encore bien des travaux à compléter ; dans le temps même où ses libraires publiaient ses dessins et ses biographies des Oiseaux, il parcourait de nouveau tous les points du continent avec ses fils Victor Gifford[1] et John Woodhouse,[2] pour réunir la matière d’un grand ouvrage sur les Quadrupèdes de l’Amérique, égal en tous points à l’ouvrage sur les Oiseaux — ceci avait lieu en 1849. Il passa les trois dernières années de sa vie, à corriger et à améliorer ses œuvres et expira en 1852, comblé d’années, d’honneurs et de prospérités, à l’âge de 70 ans.

Sans doute, les principaux titres de gloire d’Audubon sont ses Dessins d’après nature. Il a su peindre d’une manière inimitable et sous les phases les plus variées, la famille ailée de toutes les latitudes et de tous les climats du Nouveau-Monde. Tantôt, c’est sous l’épaisse feuillée d’un pin séculaire, en face d’une cascade au doux murmure qu’il présente à nos regards l’affectueuse mère réchauffant sous ses ailes sa douce couvée ; tantôt il vous fait suivre dans la nue, le vol majestueux de l’Aigle, à la poursuite de sa proie, ou bien, de son aile noire rasant la crête blanchissante des flots.

  1. Mort en août 1860.
  2. Il visitait naguère les villes du Canada.