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Page:LeNormand - La plus belle chose du monde, 1937.djvu/183

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CHOSE DU MONDE
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à vous faire, une belle surprise ». Je me demande ce que c’est ?

— Moi aussi. Je ne m’en doute pas le moins du monde. Je ne l’ai pas vue depuis six semaines. Dire qu’il fut un temps où nous nous voyions tous les jours !

— Et moi, je ne l’ai pas vue depuis deux mois.

— Je l’ai trouvée plus ténébreuse que jamais la dernière fois. J’enrageais tout simplement. Mais quelle gaieté ! Plus franchement gaie que d’habitude depuis la mort de sa mère. Elle ne nous a rien confié au sujet d’Alain. Crois-tu qu’elle l’ait aimé ?

— Oh ! oui. Lui je l’ai rencontré un jour, chez une tante de mon mari, et il m’a parlé d’elle à un moment. J’avais bien cru distinguer la grande passion. Mais je venais d’épouser Maurice ; je voyais du roman partout, tu comprends. Pendant deux ans, elle a couru avec lui les concerts, les conférences, et sans jamais nous parler de rien, même quand nous tentions d’obtenir des confidences. Puis il est parti pour Paris. Claire le voit parfois. Claire, quand je pense que cette eau dormante de Claire connaît Paris avant nous ! Claire prétend qu’Alain est très intelligent. Elle m’a aussi écrit qu’il s’était informé de Nicole. Donc, plus de correspondance.