VIII
Marchant dans le nimbe de son rêve, Nicole ne s’apercevait pas des pressions atmosphériques ; mais Monique pestait contre la chaleur. Pourquoi ne possédait-elle que son balcon pour partage, quand Lucette se rafraîchissait à la mer, quand Claire lui écrivait de Saint-Jérôme qu’elle passait les journées à lire au fond du jardin, au bord de la plus jolie rivière du monde !
L’eau qui coule, coule, coule ! Rien que cette image emplissait Monique d’une violente nostalgie de la campagne, du silence, de l’air pur. Sur son balcon, elle ne respirait que de la poussière : les feuilles des arbres en étaient toutes grises, comme devaient l’être ses pauvres poumons. L’asphalte chauffait autant qu’une fournaise. L’atroce, ô l’atroce chaleur.
L’eau qui coule, coule, coule. Elle voyait une rivière très bleue, scintiller entre des berges