Page:LeNormand - Le nom dans le bronze, 1933.djvu/159

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À travers le voile gris sur le ciel, le soleil argenté diffuse de la blancheur ; puis, au-dessus de la mer déserte, de grandes plaques de bleu s’élargissent entre les nuages maussades et les flots s’éclairent d’une lumière qui semble venue de leur profondeur. Un feu d’artifice blanc, neigeux, éclate au front des longues vagues glauques.

Marguerite regarde, insatiable et émerveillée. Sous un coup de vent plus brusque, l’embrun mouille parfois son visage et elle goûte le sel sur ses lèvres. Cet air salin l’enivre ; émue, elle pense à la générosité de Jean, à sa sagesse. Elle ne peut nier l’œuvre apaisante du voyage.

Le soleil se dore ; il coule sur elle plus chaud et elle s’étend, avec une espèce de béatitude physique, dans sa chaise longue. Le paquebot, comme un balancier, monte, descend ; un moment, elle n’aperçoit que