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LE NOM DANS LE BRONZE

malheureux et laisser l’orgueil de race l’emporter dans son cœur. Il maugrée intérieurement sur ce qu’il appelle du fanatisme, cet attachement ridicule aux traditions du clocher natal. Et épouser Marguerite en restant protestant, — si toutefois il l’amenait à y consentir, — cela comporterait encore plus de difficultés. Sa fierté se révolte à l’idée de laisser ses enfants à l’église catholique, à ce qu’il appelle les mômeries des prêtres, leurs superstitions. Les convictions de Marguerite et de ses parents sont trop fortes, trop vivaces, trop sûres de la vérité, pour permettre dans cette hypothèse, une autre solution.

Alors que deviendraient un ménage et une famille ainsi formés ? Quel rôle y jouerait-il ?

Que de nuages accumulés pour les orages de l’avenir. Il redoute tout et laisse faire. Mais l’incertitude le tourmente.

Marguerite le voit s’assombrir :

— Quel air triste vous avez soudain. Pourquoi ?

Dans ses yeux s’éveille une lueur d’anxiété.

Il la chérit davantage pour cette pénétration rapide qui lui fait tout de suite surprendre les différents