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LE NOM DANS LE BRONZE

Steven, pour des gens qu’elle ne connaît vraiment pas, quel contretemps. Comment se souvenir d’eux, quand elle ne les a vus qu’une fois. Louise a quatre ans de plus qu’elle, cela lui semble énorme. La conversation sera difficile. Ennuyée, elle monte refaire sa toilette.

Elle sourit tout de même en redescendant. La porte s’ouvre pour les voyageurs. Parmi ses robes, elle en a choisi une, plus jolie que les autres, en crêpe jaune. La main sur la rampe, aux dernières marches, elle s’arrête hésitante, pour attendre que son père présente le nouveau personnage qu’en grandissant elle est devenue.

Philippe Dupré la regarde surpris. Lorsqu’il était autrefois venu à Sorel, la maison était encore remplie par les aînées maintenant dispersées. En apercevant Marguerite, il se demande d’abord qui elle est. Puis la mémoire lui revient, il revoit la benjamine d’alors, enfant gâtée, encombrante, trop jeune pour partager les amusements des grands, et qui tenait ferme à en être quand même. Ce souvenir le fait sourire.

Les jeunes filles, d’un coup d’œil furtif, se sont examinées. Elles se plaisent, s’embrassent comme des