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TÊTES ET FIGURES

Le Labrador resta longtemps négligé, car on le croyait stérile, inhabitable ; on s’obstinait à juger de l’intérieur par les côtes. On le fréquentait simplement pour y faire la pêche qui y était et y est encore très abondante. Le hareng du Labrador a une réputation universelle.

Ce furent des explorateurs américains, plutôt touristes qu’explorateurs, qui commencèrent, durant la décade de, disons 1870 à 1880, à le faire connaître et révélèrent au monde géographique l’existence de plateaux fertiles, de rivières bien plus grandes que vos fleuves de France, et de cataractes grandioses à rendre la Niagara jalouse.

Il y avait un chemin de fer qui reliait Québec avec un endroit célèbre pour les pèlerinages, Ste-Anne de Beaupré, et plus loin Saint-Joachim, distance d’environ trente milles. Plus tard, ce chemin de fer eut comme auxiliaire un tramway électrique sur le même parcours. Ce double service dura bien près d’un quart de siècle. Puis on en prolongea le système le plus près possible de la côte. Au début, malgré la difficulté des communications, le commerce et l’industrie prirent un essor remarquable et engendrèrent de nombreux centres industriels sur la côte nord du Saint-Laurent, sur une étendue de plus de trois cents milles. L’île Anticosti même, ce cimetière des coques vieillies, mais bien assurées,