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TÊTES ET FIGURES

Il dit ; et les soldats, comme des lions mis en liberté dans l’arène, s’élancent sur les foyers incandescents, frappent les portes, et les arrachent de leurs gonds. Les échelles contre les cloisons se dressent ; aux pans des murs des câbles puissants s’accrochent ; les béliers s’acharnent, faisant de larges trouées ; les mains arrachent au fléau les ais fumants ; les bâtiments s’effondrent sous les barils de poudre ; poutres, murs et lambris s’écroulent, et les flammes ne rencontrant plus sur leur passage d’aliment facile, s’éteignent dans leurs propres cendres.

Ivres de pillage et de crime, les immondes Furies remontèrent un instant dans l’espace, et, dissimulées dans la nuit profonde, contemplèrent, avec des ricanements affreux, leur œuvre de destruction.

Le casque d’un guerrier brilla à leurs yeux surpris.

C’était celui du jeune officier qui, à la tête d’une poignée de braves, luttait avec vigueur et intrépidité contre les envahissements de la flamme.

— Quel est, fit Alecto, ce jeune téméraire, qui tente de contrecarrer les secrets desseins des dieux, et rendre inutile notre œuvre ? Il me tarde de lui apprendre que l’on ne s’oppose