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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/171

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TÊTES ET FIGURES

que la porte s’ouvrit toute grande et qu’une voix bien douce de femme me dit d’un ton ému :

— Vous êtes le médecin, monsieur, n’est-ce pas ?

Je m’inclinai en signe d’affirmation.

— Alors, monsieur, ajouta-t-elle avec des sanglots dans la voix, venez voir mon enfant. Vous le sauverez, n’est-ce pas ? Venez de ce côté-ci, fit-elle en prenant les devants et en m’introduisant dans une chambrette élégamment meublée. Tenez, regardez, docteur, ce pauvre petit front brûlant, ces lèvres desséchées par la fièvre ! Dites-moi ce que vous en pensez !

C’était un chérubin de quatre ans, aux grandes boucles blondes éparpillées sur l’oreiller de duvet. Le petiot avait les yeux grands ouverts, brillants de fièvre, mais entourés d’un cercle bleuâtre. Ses joues présentaient une légère coloration empruntée à la fièvre qui le dévorait.

Du premier coup d’œil, je vis que le mal était sans remède. Néanmoins, je fis les auscultations ordinaires, pour me donner le temps de trouver le moyen d’annoncer la sinistre nouvelle à l’infortunée jeune femme. Un médecin a souvent des devoirs bien pénibles à remplir ;