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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/179

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TÊTES ET FIGURES

Je suis venue…

Ce coup d’assommoir me fit sur l’heure perdre tout sentiment de raison.

Arpentant la pièce comme un insensé, je lui demandai ce que valaient les droits de cet homme comparés aux miens. Je l’adjurai par tout ce qu’elle avait de plus sacré, d’être à moi et à nul autre, comme déjà, devant le ciel, elle devait être ma femme…

Grâces à Dieu !

Antoinette, je puis le dire encore, resta fidèle à elle-même, à moi, à la mémoire du petit chérubin mort, et au mari repentant qui lui était revenu…

Mais, l’ouragan qui passe ne laisse pas plus de ruines derrière lui que ce coup de foudre n’infligea de meurtrissures à nos âmes.

Quand nous nous séparâmes ce soir-là, nous savions que c’était pour toujours.

Je ne l’ai jamais revue.

Cinq années durant, elle vécut en épouse fidèle à l’homme qui, un jour, l’avait désertée, et qui fit — mais en vain — tout en son pouvoir