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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/183

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TÊTES ET FIGURES

tout comme le fut un jour cet Iroquois nommé Berger, amené de Québec au Havre en 1650 par un père jésuite.

Quand il se remit de son éblouissement, il se prit à penser qu’il lui importait de ne pas s’attarder à la recherche d’un emploi ; ses ressources étaient limitées, et, dans une ville comme New-York, la monnaie fond aussi vite que la neige au soleil.

Il entra dans un restaurant du Bowery, et, à la colonne des annonces du premier journal qui lui tomba sous la main, il lut : « Engineer wanted. Good salary. Apply to Samuel Hickey Broadway, 208. »

— Voici probablement mon affaire, se dit Charles qui comprenait un peu l’anglais ; pourvu que je n’arrive pas trop tard.

Emportant le journal avec lui, il se mit à arpenter Broadway, et finalement arriva à l’adresse susdite.

Monsieur Samuel Hickey était à son bureau. Frisant la quarantaine, la figure réjouie et satisfaite, il inspirait de suite une certaine cordialité. Cependant, pour un physionomiste, les deux petits yeux gris qui décoraient sa figure bonhomme, toujours en mouvement et ne se fixant nulle part, n’auraient rien dit de bon. Charles n’était pas physionomiste ; cependant le regard un peu mobile de Samuel Hickey ne lui causa pas d’impression favorable. Tout de