Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
249
TÊTES ET FIGURES

à peu près sûr qu’elle était veuve. Du reste, je l’appris plus tard.

Ses deux mains gantées de noir disparaissaient dans un petit manchon d’astracan. Je me pris à envier le manchon et les petites menottes à l’intérieur. Et quelle séduisante gracieuseté dans tous les mouvements de la sémillante jeune femme ! Parlez-moi à votre aise des beautés célèbres, si vous le voulez, mais pour moi, dans le moment, ça ne pouvait être que de la saint-Jean auprès de celle-ci.

D’ailleurs, les grandes beautés, je vous dirai bien, moi, que j’en suis tout à fait revenu. Ça commence bien, mais on ne sait pas comment ça se termine. Souvent « Desinit in piscem mulier formosa superné » — Vous comprenez le latin, je suppose ?

— Oui, surtout quand dans les mots il brave l’honnêteté. Mais, allez-y !

— Très bien ! je continue. Ça n’est pas pour dire, mais j’ai de l’œil. Aussi, dois-je vous déclarer qu’après une première enquête, j’avais relevé deux joues délicatement rosées et agrémentées de deux fossettes, oui, deux petites fossettes, là… toutes petites, juste pour dire que c’en était……… ; une nuque étourdissante, des lèvres rouges comme des cerises, des yeux bruns brillant de lueurs fugitives, et frangés de cils de même couleur, un petit nez qu’on eût dit ciselé dans du carrare et retroussé