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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/254

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TÊTES ET FIGURES

me figurai avec elle au bras, à la promenade, dans la rue, au théâtre, à l’église, enfin partout.

Et je l’entendais me dire d’une voix mielleuse :

— Thomas, mon cher Thomas, que préfères-tu comme menu pour ce soir ou pour demain ? — Tu sais, ton habit, il va falloir le rafraîchir un peu. J’y verrai, car la bonne ne s’y entend pas : d’ailleurs les bonnes d’aujourd’hui………… on sait ce que ça vaut………………

En rentrant, le soir, discrètement, elle nous préparait un généreux toddy chaud. Je lui serrais les mains avec effusion, histoire de la remercier de toutes ces attentions « ad rem » Vous comprenez ?………………

— Le latin, je suppose ?………………

— Oui, toujours, mon vieux !…… continuez………………

— Tenez, comme le loup de la fable, je me forgeais déjà une félicité qui me faisait presque pleurer de tendresse. Puis, d’autre part, je me représentais Bob. — Eh bien ! mon pauvre ami Bob, pensais-je, que me dirais-tu de tout ça ? Ça te couperait le sifflet, hein ! vieille miche encroûtée dans le célibat. Si tu me voyais, là un peu, à distance, où en serais-tu de tes imperturbables théories sur les embêtements du conjungo ?

Ce que j’aurais voulu le voir là, dans le moment……… En eut-il fait une tête, lui qui se croit bien plus fort que moi, avec trois ou