Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
256
TÊTES ET FIGURES

ment à l’unisson. Quel délicieux duo nous chantions, du moins, de mon côté. Je faisais ma partie, je vous en réponds. J’étais tout simplement devenu virtuose.

— Eh bien ! me disais-je, mon vieux Bob, pour du bonheur, vas-y-voir, j’en ai à te revendre. — Mon Dieu ! mon Dieu ! comme les choses arrivent !……… Dire là, qu’aujourd’hui, si tu ne t’étais pas absenté, je serais en tête-à-tête avec toi, avec la perspective d’une oie ou d’une dinde, et non la réalité d’une femme ravissante comme celle-ci ! Eh bien ! arranges-toi, mon bon ! Ballades-toi tant que tu voudras en omnibus, en carriole, chez des amis, au diable, etc., moi, je suis parfaitement satisfait de mon sort en ce moment.

Et je me redressai de toute ma taille, toisant d’un air vainqueur, en imagination, Bob de la tête aux pieds, et lui présentant ma conquête.

J’eus un léger accès de toux, rien qu’à me repeindre les visions enchanteresses que tout cela provoquait dans ma boîte crânienne.

— Vous souffrez d’un rhume, dit la jeune veuve de sa voix la plus tendrement sympathique ? — Tenez ! Prenez donc une de ces pastilles, elles sont bien bonnes, je vous l’assure. Essayez-en une ! Comme j’hésitais : —……… — Allons, Monsieur, au moins une, insista-t-elle. J’en cueillis une, en effet, mais, j’eus bien soin de la garder et l’introduire dans ma poche de