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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/283

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TÊTES ET FIGURES

ses environnements jusqu’au lointain horizon et acquiert la faculté de lire couramment le grand livre de la science du bien et du mal.

C’est alors que le spectacle sans cesse se renouvelant des misères et infirmités humaines, devient d’une navrante réalité. La vue quotidienne des mille et une malhonnêtetés qui se commettent, depuis ce que l’on appelle restrictions mentales, et se développent en turpitudes de toutes sortes, avachissements, hypocrisies, mensonges, canailleries, tartufferies, tous parfaitement localisables et montrables du doigt, jusqu’au crime, cette vue, dis-je, chavire l’âme, sa foi en la vertu et sa confiance en autrui, quand elle ne démolit pas l’une et l’autre.

Quelle rude épreuve que cet assaut de scepticisme pour une foi même vigoureuse ! Comme une exquise et tendre fleur brisée ou tranchée sur sa tige, n’est-elle pas exposée à replier ses corolles, se faner et dépérir ? Comme cet infortuné papillon, aux ailes qu’un léger toucher a dépouillé de leur pollen, n’est-elle pas flétrie à mort ?

Désireux de rester dans la note du titre de cet impromptu, j’ajouterai que c’est là l’une des plus douloureuses pipes à casser dans l’existence. Pour parer, partiellement, bien entendu, à pareille catastrophe, permettez-moi de vous exprimer, à vous, aux vôtres, à vos pro-