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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/72

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TÊTES ET FIGURES

d’amour, non entachée d’égoïsme, est toujours entendue.

Comme la plus subtile impression impure n’est pas admise dans le royaume des cieux, voilà pourquoi les anges sont souvent, très-souvent, obligés d’attendre bien longtemps, avant de pouvoir porter devant le trône de l’Éternel, les suppliques des humains.

Mais ces esprits purs ont la patience inépuisable ; ils ne se lassent pas d’attendre ; leur sollicitude pour les pauvres humains est de tous les instants, et le moindre élan vrai, d’une âme vers la Divinité, leur est une satisfaction plénière pour de bien longues attentes.

Un jour, au sein des foules grouillantes d’orgueil et de convoitises, une voix traversant l’espace, arriva jusqu’aux phalanges angéliques. C’était la voix d’une âme souffrant elle-même, et souffrant pour les autres.

— Veuillez, disait la voix, me donner le pouvoir d’aider mes frères, d’adoucir leurs misères et de sécher leurs larmes ! Permettez que je consacre mon existence à secourir et consoler tous les malheurs ! Pour moi, je ne demande rien ; je ne désire que travailler à faire aimer la vérité et pratiquer le bien.