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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/77

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TÊTES ET FIGURES

pour cette ineffable faveur envers moi, son indigne serviteur !

« C’est donc maintenant que je vais réaliser les désirs de mon âme, que je vais être en mesure d’aider mes frères. Arrière, les fautes et les erreurs déjà commises ! Car, j’ai à côté de moi un esprit de lumière et de vérité pour me guider à travers le désert du doute et du péché.

« Ô céleste compagnon de ma vie, si jamais je te désobéis, je veux que mon âme soit maudite ! Si jamais j’offense ta présence angélique par un seul acte, même en pensée, je veux être anéanti ! Si jamais je me rends indigne de l’amour de Dieu pour sa créature, je veux que le feu éternel me consume, car je sais que tu es mon guide et mon gardien, que tu me protégeras contre tout danger, et surtout contre moi-même ! »

Telles furent ses paroles, toujours prosterné aux pieds de l’ange ; et, celui-ci, les mains tendues au-dessus de lui, lui dit sur le ton d’une inexprimable affection :

— C’est bien ! Puisse-t-il en être ainsi ! Tu viens de prononcer de terribles serments. Cependant, rappelle-toi bien que tu n’as pas encore été tenté et que tes pires ennemis ne se trouvent pas parmi les humains, mais bien chez toi-même. Bien séduisantes, mais aussi bien trompeuses sont les passions ; elles te porteront à faire fausse route, et, peut-être,