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Page:Le Bon - Le Déséquilibre du monde, 1924.djvu/241

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profit, la réputation du maître grandit et il finit par être appelé dans une des chaires officielles des 25 universités allemandes. Il recevra alors un traitement régulier, mais la plus grande partie de ses émoluments restera toujours payée par les élèves. Il en est de même en Belgique. Je tiens de l’ancien professeur de physique de l’université de Liège, M. de Heen, que ses leçons lui rapportaient plus de 60.000 francs par an.

C’est donc, on le voit, l’élève qui, indirectement, choisit les professeurs, en Allemagne. « Privat-docent » ou titulaire d’une chaire officielle, le maître a le plus grand intérêt à s’occuper de ses élèves, puisque la majeure partie de son traitement provient de leurs rétributions. Dès que l’enseignement se montre insuffisant, les élèves disparaissent.

Un des résultats finals des méthodes universitaires allemandes est d’inculquer le goût de l’étude et des recherches. Les nôtres finissent par inspirer, au contraire, l’horreur de toute cette science livresque si péniblement acquise. Dès qu’ils possèdent les diplômes nécessaires pour obtenir une place, les professeurs ne produisent plus rien. Nos grands laboratoires restent le plus souvent vides. Il est donc bien inutile d’en réclamer de nouveaux.


***


Alors que les savants indépendants sont très encouragés en Angleterre, en Amérique et en Allemagne, ils se voient si mal accueillis en France que leur nombre diminue tous les jours. Les rares survivants disparaîtront bientôt entièrement.

Les savants qui ont tant contribué à créer la puissance