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Page:Le Bon - Le Déséquilibre du monde, 1924.djvu/267

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nations européennes. L’Allemagne y compte fortement.

Cette nouvelle orientation de l’Amérique montre, une fois encore, combien est grande aujourd’hui la fragilité des alliances, Elle montre surtout qu’il ne faut plus espérer une alliance avec l’Amérique.


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Des alliances avec les puissances de second ou de troisième ordre : Tchéco-Slovaquie, Pologne, etc., sont peu souhaitables. Nous aurions beaucoup à donner et très peu à recevoir. On a vu déjà, par la demi-alliance polonaise, à quelles guerres contre la Russie soviétique nous faillîmes être entraînés.

Avec l’Italie une alliance serait bien incertaine. Divers journaux italiens n’ont pas hésité à réclamer la Corse, Nice, la Tunisie ou annoncer, comme le Giornale d’Italia, que l’Italie pourrait bien passer dans le camp allemand où elle était déjà avant la guerre.

Compter, à défaut d’alliance, sur l’illusoire protection de la Société des Nations, sur l’internationalisme socialiste ou sur les imbéciles discours des pacifistes serait fort imprudent. Les illusions de jadis ne sont plus permises aujourd’hui. Elles nous ont conduits jusqu’au bord de l’abîme où nous faillîmes sombrer.

Seuls en Europe, sans pouvoir espérer l’aide d’une Amérique lointaine, peu soucieuse de renouveler sa gigantesque entreprise, nous serions bien faibles.

L’Angleterre demeure actuellement la seule nation avec laquelle la France aurait un intérêt certain à contracter une alliance en raison de son effet moral.


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