Le Gouvernement disparaît comme un fantôme, le parlementarisme s’évanouit comme une fumée, l’armée passe au peuple. Tout cède…
Mais voilà qu’aussitôt, dans la réorganisation sociale à laquelle les syndicats président, apparaît une série de transactions et d’arrangements si opportunistes, que le plus modéré des parlementaires d’aujourd’hui y pourrait prendre des leçons !
Le paysan garde son champ, le petit boutiquier sa boutique. La Révolution s’empare des banques, mais c’est pour remettre aux déposants des carnets de chèques nouveaux…
L’État détruit renaît. Le Parlement reparaît dans le Congrès Confédéral, où l’on ne résoud pas seulement des questions corporatives, mais la question agraire entière, la question de la monnaie et bien d’autres aussi.
Tous les éléments de la société s’y trouvent, c’est la loi de la démocratie qui les régit. Nous avons bien sauté la barricade, mais toutes les difficultés actuelles se retrouvent de l’autre côté…
Ceux qui souvent nous ont traités, non sans dédain, d’opportunistes, tombent à notre triste niveau dès qu’ils essaient de prendre contact avec la réalité.
En attendant son rôle futur, la C.G.T. exerce dans le présent une action destructrice indubitable. Elle tend à ruiner beaucoup d’industries, sans se douter d’ailleurs que ce sera la misère des ouvriers vivant de ces industries. Son influence contribua fortement par les grèves maritimes et l’élévation des salaires, à la décadence de notre marine marchande. On peut juger de son état actuel par le tableau suivant, indiquant la chute des dividendes de nos grandes compagnies de navigation en moins de 10 ans.
Dividendes payés en | 1900 | 1908 |
---|---|---|
Chargeurs Réunis | 50 frs. | néant |
Compagnie Havraise | 50 | 20 |
Messageries Maritimes | 25,50 | néant |
Compagnie Générale Transatlantique | 16 | 12 |
Dans un discours prononcé au Sénat et dont voici quelques
extraits empruntés à l’Officiel du 11 mars 1910,