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CHAPITRE II

Les progrès de la criminalité


Un des résultats les plus visibles du développement de l’anarchie sociale est l’extension de la criminalité.

La lecture des récentes discussions parlementaires sur la criminalité et la peine de mort est instructive. On y apprend avec quelle facilité des orateurs, dont l’intelligence n’est cependant pas au-dessous de la moyenne, arrivent à déraisonner lorsqu’ils ont pour guide unique leurs convictions sentimentales. Nous y voyons comment, du groupement habile des mêmes chiffres, il est possible de tirer des conclusions diamétralement contraires.

Pour protéger la vie des assassins et leur permettre d’exercer sans trop de risques l’industrie dont ils vivent, des motifs variés ont été invoqués dont je vais donner la liste. Je laisserai de côté dans cette énumération les causes de la criminalité découvertes par un député socialiste et révélées par lui à ses collègues. Les crimes disparaîtront, assure-t-il, quand les citoyens « seront sûrs de trouver de quoi vivre au soleil librement, sans être opprimés comme ils le sont à l’heure actuelle par tout un système capitaliste qui les broie sans qu’ils puissent s’en libérer. »

Supprimons ces vilains capitalistes et évidemment il n’y aura plus d’assassins. La grande force des socialistes est de ne jamais hésiter devant ces solennelles absurdités.

Voici les divers arguments présentés à la Chambre contre la peine de mort

La peine de mort est mauvaise parce qu’elle ne préserve pas la société et punit des irresponsables.

La peine de mort n’est ni moralisatrice ni exemplaire.

La peine de mort est un crime social. Un homme n’a aucun droit sur la vie d’un autre homme.

La peine de mort ne s’explique que par l’idée de vengeance.

On a pu constater qu’un certain nombre de guillotinés étaient des fous. Comme on ne peut pas toujours reconnaître d’une façon certaine les stigmates de la folie avant l’exécution, il faut, afin de ne pas s’exposer à décapiter un fou,