Page:Le Bon - Psychologie politique et défense sociale.djvu/266

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crimes dont plus que jamais souffre la civilisation.

Ce ne sont pas seulement les médecins et les criminalistes qui défendent ces théories. Voici comment s’exprime monsieur Faguet :

Soleilland est-il coupable moralement ? Pas du tout, pas plus qu’un chien, tant il est évident qu’il est une brute, tant on le voit n’avoir aucun remords, aucun regret, aucune inquiétude de conscience. Dès lors, il n’est pas coupable. Absolument pas… Il n’est pas coupable, seulement il est furieusement dangereux.

Pour faire ce qu’a fait Soleilland, il faut une moelle épinière tout à fait particulière. Mais c’est justement parce qu’il a une moelle tout à fait particulière qu’il convient de la lui couper.

… Quand il s’agit de malades, de pauvres malades, bien dignes de pitié, certes, mais dont la maladie consiste à égorger leurs semblables, je ne vois pas du tout pourquoi on ne s’appliquerait qu’à prolonger leur existence.

… Pour moi, la peine de mort est une question d’opportunité. Elle sert ; 1°/ à supprimer la bête féroce qui est un danger permanent ; 2°/ à terroriser les autres bêtes féroces.

Je suis pour la répression très sévère des criminels et tout particulièrement des criminels malades parce que ce sont les plus dangereux. Soyez sûrs que cela fera sur certains malades un effet très curatif.

Il est indiscutable que la plupart des dégénérés, demi-fous, alcooliques, déséquilibrés, etc., sont très influençables par la crainte du châtiment et que plus ce châtiment sera sévère, plus ils le redouteront.

Il existe une catégorie de gredins, pour lesquels la guillotine devrait être rigoureusement appliquée sans exception, alors qu’elle ne l’est jamais. Je veux parler de ces sinistres brutes, terreur de nos faubourgs, tuant uniquement pour le plaisir de tuer. Le passant attardé, la femme et l’enfant rencontrés par hasard, tombent indifféremment sous leurs coups. Arrêtés, ils s’en tirent avec quelques mois de prison et recommencent aussitôt relâchés.

Ce besoin de tuer par simple dilettantisme se développera encore plus si l’on ne prend soin de le vigoureusement réprimer, parce qu’il est un résidu ancestral des temps primitifs toujours prêt à renaître. Le demi-civilisé