Page:Le Bon - Psychologie politique et défense sociale.djvu/277

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est étrange et absurde, plus elle entraîne derrière elle d’aliénés et d’hystériques, surtout dans le monde politique où chaque triomphe privé devient un échec ou un triomphe public, et cette idée soutient jusqu’à la mort les fanatiques à qui elle sert de compensation pour la vie qu’ils perdent ou les supplices qu’ils endurent.

Les doctrines anarchiques multiplient de plus en plus le nombre des assassinats politiques. On connaît celui tout récent du colonel aide de camp du ministre des Indes, par un jeune étudiant hindou, imbu des doctrines d’un journal où se lisaient les lignes suivantes :

"Au risque de perdre l’estime et la sympathie de nos vieux amis, nous répétons que l’assassinat politique n’est pas un crime. Toutes les personnes libres de préjugés traitent l’assassin politique, non comme un criminel, mais comme un vengeur de l’humanité."

En un an, on a signalé dans le Bengale 329 crimes, dont beaucoup ne sont peut-être que des actes de simple brigandage, mais qui se qualifient de crimes politiques.

Le nombre des meurtres commis depuis trente ans par les anarchistes, les terroristes et diverses variétés de convaincus est considérable. Rien n’indique qu’il doive diminuer. Tout porte à croire, au contraire, qu’il augmentera encore. Les mystiques et les hallucinés, absorbés jadis par les religions, se reportent aujourd’hui vers la politique. Inutile de discuter avec ces dangereux hallucinés. Il faut les supprimer ou être supprimés par eux.



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