Page:Le Bon - Psychologie politique et défense sociale.djvu/288

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dérante. Rome, qui domina le monde par ses armées, finit par les avoir pour maîtres, dès que la puissance du Sénat leur faisant équilibre fut annihilée par les empereurs. Au déclin de l’Empire, les soldats seuls possédaient le pouvoir de créer des Césars.

La même action absorbante a été exercée plus tard par des éléments sociaux divers devenus trop prépondérants : féodalité, clergé, monarchie, etc. L’excès même de leur prépondérance, rompant par l’effacement des classes antagonistes l’équilibre qui leur était nécessaire, en amena la perte. La Monarchie française périt pour n’avoir pas compris l’importance de cet équilibre.

C’est donc un principe politique primordial, de maintenir toujours la balance entre les divers éléments d’une société et, par conséquent, de ne pas favoriser l’extension des uns aux dépens des autres.

Si la monarchie périt pour avoir méconnu cette loi, notre république périrait également en continuant à la méconnaître. Il suffirait qu’elle laissât les pouvoirs nouveaux que nous voyons grandir : Confédération Générale du Travail, syndicat de fonctionnaires, etc., prendre trop d’influence. Qui exerce un tel rôle devient bientôt l’unique maître.

Cette loi générale se vérifiera toujours, et nous en avons vu une preuve bien frappante en Grèce. Elle explique comment une classe d’officiers, qu’on a trop insoucieusement laissée se développer, a pu finir par établir une véritable dictature militaire.

Les vaines parlotes humanitaires, les perpétuelles capitulations devant toutes les révoltes, deviennent inutiles. Nous sommes maintenant en présence d’ennemis dont le programme de destruction est absolument clair et desquels, en cas de défaite, aucun quartier ne serait à espérer.

"Le syndicalisme révolutionnaire, dit un de leurs écrivains, a pris nettement position contre l’armée et la patrie", et dans un récent discours, un député socialiste de Paris "a montré en exemple aux jeunes gens appelés sous les drapeaux la conduite des ouvriers de Barcelone qui ont refusé de répondre à l’ordre de mobilisation et se sont révoltés contre l’autorité militaire."

Voici donc la guerre vigoureusement déclarée à l’ordre