Page:Le Bon - Psychologie politique et défense sociale.djvu/290

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le fanatisme de quelques collectivistes, et, sans que personne puisse en retirer aucun bénéfice, l’État s’est créé une charge nouvelle de 50 millions par an et qui, d’après les calculs de monsieur le sénateur Boudenoot, représentera dans 10 ans une perte totale d’un milliard.

Mais ce n’est là qu’un modeste commencement. Sous l’influence des idées qui mènent le Parlement va se creuser très rapidement le gouffre du déficit.

Ne parlons pas des lois encore non formulées, bien que figurant sur la liste des réformes socialistes, tel que le monopole de l’enseignement qui, d’après les calculs les plus modérés, exigera une dépense annuelle dépassant 150 millions.

On avait le secret espoir de pouvoir consacrer à cette réforme une partie de fameux milliard des congrégations, sans prévoir qu’aujourd’hui, presque rien ne resterait (sauf entre les mains des gens de loi), de cette gigantesque spoliation.

Entré dans la voie des expropriations autocratiques, on ne s’arrête pas. On ne s’est plus arrêté, en effet. Nombre de lois récentes constituent, sous couleur de mesures humanitaires, de véritables lois expropriatrices. Aucun juriste ne saurait qualifier autrement celle qui força les Compagnies de chemin de fer, servant déjà des retraites élevées à leurs employés (2.400 francs par an pour les mécaniciens), à les augmenter encore. Pour le Paris-Lyon-Méditerranée (P.L.M.) seulement, l’accroissement annuel des dépenses est de 10 millions environ. C’est donc 10 millions dont on dépouille chaque année cette compagnie, autrement dit, ses actionnaires.

L’obtention de pareille loi d’expropriation n’exigea des syndiqués qu’une menace de grève. Comme toujours, le Parlement céda. Il serait naïf de compter sur lui pour assurer la défense sociale.

Les agents des Compagnies de chemin de fer, voyant avec quelle docilité on leur obéissait, se réunirent afin d’élaborer un nouveau projet destiné à obtenir, sous peine de grève toujours, des augmentations de traitement. Le chiffre total de ces augmentations s’élèverait, d’après leur propre estimation, à 80 millions pour l’ensemble des chemins de fer. C’est ce qu’ils appellent "enfoncer d’un vigoureux coup de bélier le coffre-fort capitaliste."

Il est intéressant de rechercher combien la nouvelle