Aller au contenu

Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
IV
AVANT-PROPOS

de l’angelus, dans le grandiose silence des campagnes assoupies.

Le charme rustique de ces fêtes, M. Luzel l’a exprimé en un sône reste jusqu'à présent inédit et dont on me saura d’autant plus de gré de traduire ici les principales strophes.


I


Nous avions traversé des champs, des prés en fleurs, des bois où les oiseaux s’égosillaient…

Devant moi, marchait, a quelque distance, Jénovéfa Rozel, la plus jolie fille qui se puisse rencontrer en Bretagne… Et si bellement accoutrée ! À un ange elle était pareille.

— Bonjour a vous, Jéno jolie !… Jésus, que vous voilà bien attifée ! Je vous retiens le premier pour danser la ronde.

— Grand merci, Alanik. Si je suis bellement vêtue, ce n’est point pour aller à la danse. Et puis, vous êtes un moqueur !

— Je gagerais volontiers un cent d’amandes que l’on vous verra tantôt, ô fleurette d’amour, tourner autour de Jolory[1], en donnant la main à Gabik… Gabik est un joli garçon. Ne rougissez point, mon enfant…

  1. Ménétrier renommé au pays de Plouaret.