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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/12

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VI
AVANT-PROPOS



III


… Jolory, monté sur sa barrique, appelle les jeunes gens à l’aubade[1]. Le cœur des jeunes filles tressaille à cet appel…

Et maintenant, regardez ! Quelle allégresse ! En dépit de la chaleur, de la poussière, de la sueur, voyez comme on bondit, voyez comme on se donne de la peine !…

Le sonneur n’en peut plus : il a beau boire, l’haleine lui manque.

— Sonne, sonneur ! sonne donc !… Bois et sonne ! Sonne toujours !


IV


Je ne vois pas Jénovéfa, et Gabik pas davantage ; cela m’inquiète, car je ne veux pas perdre mon cent d’amandes…

Mais voici le chanteur aveugle !… Peut-être est-ce ici que je les trouverai, écoutant quelque chanson nouvelle faite sur deux jeunes cœurs malades d’amour…

Non ! Le vieil aveugle chante une complainte affreusement triste. Il s’agit d’un navire perdu en mer, par un temps épouvantable… Voyons, voyons plus loin !… Voici Iouenn Gorvel étendu de son long dans la douve, ivre comme un pourceau… Voici Job Kerival…

  1. Nom d’une danse bretonne.