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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/131

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AU PAYS DES PARDONS

montagne. Arrivé au faîte, je me hissai sur une des grandes pierres, et je la revis, la pauvre vieille, qui se hâtait de son pas clopinant, sous la tombée grise du crépuscule ; à deux lieues vers le sud, par-delà le désert des tourbières, un clocher pointait au-dessus d’un bouquet d’arbres, égrenant dans l’air calme des tintements mélancoliques. L’Angélus sonnait à Berrien…


III


C’est dans la première semaine de Juin, au joli mois de la fenaison. Le train de six heures vient d’entrer en gare de Quimper, regorgeant de monde. Sur tout le trajet, depuis Lorient, il a cueilli des pélerins. On les entrevoit par le cadre des portières, assis bien sagement, figures sérieuses et recueillies. Il y a parmi eux des Vannetais, des « Gwénédour » aux cheveux plats, aux traits énergiques durement sculptés ; des hommes de