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Page:Le Braz - Au pays des pardons, 1894.djvu/76

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SAINT-YVES, LE PARDON DES PAUVRES

à la première aube, je partirai pour Yvias — et sois tranquille — avant midi je serai de retour. »

On le laissa faire à sa tête. Il se mit en route pour Yvias, portant sur l’épaule son petit paquet de livres noué d’une ficelle. Il était déjà à sa place dans son banc, quand les autres écoliers arrivèrent. Il y demeura sans bouger, bien attentif et bien appliqué, jusque vers onze heures et demie. À ce moment il se leva.

« — Qu’avez-vous donc ? » lui demanda le maître. »

« — Il est temps que je parte. J’entends le pas du sacristain du Minihy montant les marches de la tour, pour aller sonner l’Angelus. »

« — Cela n’est pas possible. »

« — Mettez votre pied sur le mien. Vous entendrez comme moi. »

L’angelus de midi n’avait pas fini de sonner que le jeune saint était de retour auprès de sa mère, dans la grande salle de Kervarzin. Ce fut, dit-on, son premier miracle deux années durant il le renouvela deux fois par jour. »