Page:Le Braz - Chansons bretonnes.djvu/4

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En perdant de vue la maison de Le Poullé ;
Que de complications j’y laisse après moi !

Que de complications j’y laisse après moi,
Chez ma douce jolie, Marie Le Poullé !

Et ses frères à force de l’entendre
L’un à l’autre se sont dit :

— Jetons-le à la mer qu’il s’y noie
Puisque nous n’avons de lui nulle joie ;

Jetons-le aux poissons dans la mer,
Puisqu’il ne nous donne aucune joie.

Le fils aîné, quand il a entendu
À ses frères il a dit :

— Mes frères chers, si vous m’aimez,
Du moins dans la mer vous ne me jetterez point,

Du moins dans la mer vous ne me jetterez point
Pour servir de pâture aux poissons.

Déposez-moi sur le flanc d’un récif,
Pour y mourir de faim ou de soif.

Trois jours et trois nuits a été
Le fils aîné sur le récif,

Le fils aîné sur le récif
Sans qu’il ait eu ni faim ni soif.

II

Les matelots disaient
Au maître du navire un jour fut :

— Holà ! maître du navire, arrêtez !
Nous voyons un matelot naufragé,