La 'i pipée » de Jozon Briand
Jozon Briand demeurait alors à Kermarquer 1. Je vous parle d'il y a soixante ans environ. Il avait coutume, le soir, après souper et les prières dites,.de rester au coin de l'âtre à fumer une « pipée ». Ce soir-là, quand il voulut bourrer sa pipe, il s'aperçut, non sans humeur, qu'il ne restait plus que quelques grains de poussière de tabac dans sa blague ;
- Sa femme lui dit, du lit clos où elle était allongée déjà s- . -r". .1 •*. -o.i
— Offre à Dieu cet ennui, Jozon. Tu trouveras d'autant plus de saveur à ta « pipée » de demain. Ce n'est pas à mon âge qu'on change ses habitudes, répondit le fermier.
— Songe donc que tout le monde est couché dans la maison. .
— Tant pis ! J'irai moi-même au bourg chercher du tabac.
Et il fit comme il disait.
Pour arriver au bourg de Penvénan, il avait à
i. Manoir situé en Penvénan, à un kilomètre environ du bourg, et dont l'avenue s'amorce au chemin de Port-Blanc. Toute cette route de Penvénan à la mer est jalonnée de maisons à sinistres souvenirs.